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PROMOTION DES FILIERES PORTEUSES : LE MCIA FAIT LE POINT DES REFORMES POUR LA PROMOTION DES FILIÈRES PORTEUSES AUX MÉDIAS


Actualités

Le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, a organisé ce

mercredi 3 juin 2020, à Ouagadougou, un déjeuner de presse pour

informer l’opinion et les acteurs sur les différentes réformes entreprises pour la promotion des filières porteuses en lien avec le

PNDES.

 



Cette activité de communication a permis de présenter les reformes portant sur la
promotion des produits des filières porteuses mais aussi les innovations
institutionnelles en lien avec le développement des différents maillons des filières; la
régulation et la surveillance des marchés et la surveillance des marchés à travers les
missions et actions de certaines structures telles que le Conseil burkinabè de
l’anacarde et la Brigade mobile du contrôle économique et de la répression des
fraudes (BMCRF).

L'axe 3 du PNDES « dynamiser les secteurs porteurs pour une économie et les emplois » préconise une croissance durable, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant le bien-être social.

La promotion des produits des filières porteuses est donc un tremplin, à travers leur transformation et leur consommation, pour l’atteinte des objectifs du PNDES

Cependant, plusieurs difficultés compromettent ou menacent de compromettre le développement harmonieux des filières porteuses. C’est ainsi que le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a entrepris des actions de promotion de la transformation et de la commercialisation des produits desdites filières. Toutefois, pour une efficacité de ces actions en lien avec les objectifs du PNDES, il est apparu nécessaire d’entreprendre des réformes courageuses et volontaristes pour combler l’absence de cadres réglementaire et institutionnel.

C’est dans cette dynamique qu’il a été entrepris de poser des actes devant contribuer à accélérer la transformation structurelle de l’économie, parmi lesquels l’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’industrialisation et la réorganisation des marchés des produits des filières porteuses. Ces réformes ont également conduit à la mise en place du Conseil Burkinabè d’anacarde, de la Brigade Mobile de Contrôle et de la Répression des Fraudes, à l’effet d’améliorer le cadre institutionnel d’encadrement, d’appui et d’accompagnement de filières cibles. Dans la même dynamique, un nouveau code des investissements a été adopté en octobre 2018, pour promouvoir la transformation de nos matières premières.
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I. DE LA STRATEGIE NATIONALE D’INDUSTRIALISATION

Pour relever le défi de la création de valeur ajoutée industrielle, et au regard de l’ensemble de ses engagements régionaux et internationaux, le Burkina Faso s’est doté en avril 2019 d’une Stratégie Nationale d’Industrialisation pour faire en sorte qu’à l’horizon 2023, le pays puisse disposer d’un secteur industriel dynamique, compétitif et durable qui accroit sa contribution à la transformation structurelle de l’économie nationale. La réalisation de cette ambition passe nécessairement par la transformation de nos matières premières locales, et les filières porteuses identifiées se rencontrent aussi bien dans la production végétale qu’animale, sans oublier l’exploitation des carrières. Cette stratégie dans sa phase opérationnelle prévoit de :
- Apporter un soutien aux nouvelles entreprises, intervenant sur les filières porteuses identifiées ;
- Soutenir les entreprises industrielles en difficulté ;
- Faciliter l’accès au financement de l’investissement industriel en travaillant sur de nouveaux outils opérationnels ;
- Réaliser et/ou renforcer les infrastructures industrielles ;
- Renforcer l’organisation des acteurs en amont et en aval et améliorer l’ensemble de la règlementation en matière industrielle et d’investissement. Dans cette optique un nouveau code des investissements a été adopté et qui fait la part belle à la transformation de nos matières premières locales en réduisant au quart les seuils d’accès aux cinq régimes préférentiels d’investissement.

II. DE LA CREATION DU CONSEIL BURKINABE DE L’ANACARDE

Il a été mis en place pour mieux accompagner le développement des différents maillons de la filière anacarde.
Actuellement les ressources du CBA sont constituées essentiellement des prélèvements effectués en 2018, 2019 et 2020.
Le montant total recouvré sur la période 2018-2019 est de 5 684 853 095 FCFA. 80 % de ce montant est reversé au CBA et 20% à l'État.

Pour l’année 2020, le montant total du prélèvement est de 714 080 350 FCFA

Iii DU CONTRÔLE
La réforme à ce niveau a permis de créer la Brigade mobile de contrôle économique et de la Répression des Fraudes et la Direction Générale de la Règlementation et du contrôle des prix. Elles ont compétence sur le territoire national et agissent dans le cadre des filières porteuses contre:
- les achats bord champs ;
- les exportations frauduleuses ;
- le stockage clandestin ;
- et les autres pratiques commerciales illicites.

IV. DE LA SITUATION DES PRELEVEMENTS

Parmi les difficultés que rencontrent les acteurs et les différentes filières, l’une des plus récurrentes est le faible accès aux financements. Face à cette difficulté insoutenable par les acteurs, ceux-ci ont interpellé le gouvernement à plusieurs reprises lors de rencontres de concertations et par écrit, de trouver des solutions pérennes à cette préoccupation. C’est ainsi que le système de prélèvements sur les exportations des produits a été mis en place avec pour but le développement des filières.

Il conviendrait de noter que cela s’est fait aux termes de concertations avec les responsables des organisations interprofessionnelles concernées. Pour mémoire, une rencontre a été tenue le 02 mars 2018 au cabinet du Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat avec les responsables du Comité Interprofessionnel de l’Anacarde du Burkina (CIA-B) ayant abouti à un consensus sur le principe d’instauration du prélèvement sur les exportations de la noix brute de cajou. Un taux de 35FCFA/Kg de noix a été proposé par les acteurs.

Pour ce qui est du sésame, le prélèvement a été instauré le 16 novembre 2018 au lendemain du lancement de la campagne de commercialisation le 15 novembre sous la présidence du Ministre chargé du Commerce. A cette occasion, la doléance du prélèvement a été formulée par l’ensemble des membres de l’Interprofession Sésame du Burkina (INTERSEB).

Il est à noter qu’à ce jour, les prélèvements ne concernent que deux filières que sont la filière anacarde et sésame, avec l’implication des faîtières membres des deux interprofessions.

Instaurés depuis 2018, les prélèvements ont permis de mobiliser à la date du 06 janvier 2020 six milliards trois cent quatre-vingt-dix-huit millions neuf cent trente-trois mille quatre cent quarante-cinq (6 398 933 445), pour la filière anacarde dont :
o Trois milliards cinq cent quatre-vingt-quatorze millions huit cent cinquante-six mille vingt (3 594 856 020) FCFA pour l’année 2018
o Deux milliards quatre-vingt-neuf millions neuf cent quatre-vingt-dix-sept mille soixante-quinze (2 089 997 075) FCFA pour l’année 2019.
o Et sept cent quatorze millions quatre-vingt mille trois cent cinquante (714 080 350) FCFA pour l’année 2020 en cours.

Pour la filière sésame, il a été enregistré un milliard deux cent soixante-six millions vingt-trois mille six cent soixante-deux (1 266 023 662) francs CFA, dont :
o Deux cent quatre-vingt-un millions sept cent quatre-vingt mille (281 780 000) FCFA, au titre de l’année 2018 ;
o Six cent trente-neuf millions neuf cent soixante-sept mille neuf cent cinquante (639 967 950) FCFA au titre de l’année 2019 ;
o et trois cent quarante-quatre millions deux cent soixante-quinze mille sept cent douze (344 275 712) FCFA pour l’année 2020 en cours.

V. DES REFORMES SUR L’ORGANISATION DES MARCHES DES PRODUITS DES FILIERES PORTEUSES

Les filières porteuses s’entendent par l’ensemble des filières qui jouent un rôle majeur dans notre économie, notamment en matière de recettes d’exportation, de transformation, de création d’emplois et de valeur ajoutée. Il s’agit des filières sésame, mangue, anacarde, karité, oignon, tomate, bétail/viande, miel, textile et habillement et cuir et peaux.

La Balance Commerciale 2019, indique que les exportations des produits des filières porteuses sont passées de 197,2 milliards de FCFA en 2017 à 250,7 milliards de FCFA en 2018, soit une hausse de 27,12% représentant une valeur de 53,5 milliards de FCFA. Cette situation est induite principalement par la hausse des exportations de certaines filières telles que les noix de cajou en coques, les graines de sésame, les amandes de karité et la mangue.

Malgré cette situation fort encourageante, force est de reconnaitre que la promotion de ces filières se bute à de nombreuses difficultés, liées surtout à la commercialisation et à la transformation des produits. Ces difficultés sont essentiellement :

§ la faible organisation du marché marquée par la persistance des achats bords-champs et les achats sauvages ;
§ la difficulté d’accès aux financements conventionnels ;
§ l’absence d’une réglementation adéquate.

Face à ces difficultés, le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a développé plusieurs initiatives pour promouvoir la commercialisation et la transformation des produits des filières porteuses. Mais l’efficience de ces actions est mise à mal par l’absence de cadres juridique et institutionnel adaptés. La plupart des actions réalisées dans ce cadre étant souvent des réponses conjoncturelles à des problèmes structurels.

Un projet de loi organisant la commercialisation et la transformation des produits des filières porteuses au Burkina Faso pour résoudre les problèmes que vivent les filières porteuses.

L'avant-projet de loi en cours d’élaboration permettra:
- l’institution d’un agrément en qualité d’acheteur de produits des filières porteuses;
- l’instauration d’une autorisation spéciale pour chaque opération d’exportation;
- l’instauration de prélèvements de redevances sur les volumes des exportations en vue de financer les activités de promotion et de développement des filière
- la création d’une structure de régulation pour mieux suivre les activités des interprofessions, d’harmoniser et coordonner les interventions des différents acteurs directs et indirects dans les filières concernées;

Cette structure permettra de mieux surveiller le marché des produits des filières porteuses, renforcer les capacités des acteurs, promouvoir la transformation et la commercialisation des produits, assurer des prix rémunérateurs aux producteurs, contribuer à veiller au respect des normes de qualité des produits, etc.

L’ensemble des actions entreprises par le Ministère en charge du Commerce sont en phase avec le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) et a permis d’engranger des résultats forts appréciables dans plusieurs domaines. Plusieurs autres actions sont en cours et concourront à la transformation et à la structuration de l’économie nationale.

 


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